Depuis plus de 30 ans, l’AÉQJ se passionne pour la littérature jeunesse d’ici et pour ses créatrices et créateurs.

Cette rubrique, Auteur.e chouchou de l’AÉQJ, se veut un contact privilégié pour les jeunes lecteurs et leurs différents intervenants, afin de mieux connaître ses membres, auteur.e.s  jeunesse québécois et de la francophonie canadienne!

Découvrez l’auteure Lisa-Marie Gagnon, finaliste du Prix Cécile-Gagnon 2022…

 

À PROPOS DE VOUS…

 

Où êtes-vous née et où avez-vous vécu ?

Je viens de Saint-Félicien au Lac-Saint-Jean.

 

Quelle(s) langue(s) parliez-vous avec votre famille ?

Français

 

Quelle est votre place dans la fratrie ?

Je suis l’aînée de trois enfants. J’ai une sœur et un frère.

 

Enfant, que faisiez-vous de votre temps libre ?

J’adorais faire des « jeux inventés » comme on les appelait. Les mondes issus de nos imaginaires étaient certainement les plus amusants!

 

Parlez-nous de votre parcours scolaire et des choix d’études que vous avez faits.

J’ai choisi d’étudier en Arts et technologie des médias à Jonquière (au Saguenay), dans le domaine de la production télévisuelle. Je travaille d’ailleurs toujours dans le domaine de la télévision aujourd’hui.

 

Y a-t-il des matières scolaires que vous préfériez ou que vous n’aimiez pas du tout ?

Sans surprise, j’adorais le français et les arts!

 

Avez-vous des enfants ?

Un petit garçon est en route!

 

Les membres de votre famille lisent-ils vos livres ?

Toujours! Ce sont en général, les premiers à les lire!

 

À PROPOS DE VOTRE VENUE À L’ÉCRITURE

 

Pourriez-vous nous raconter vos débuts dans l’écriture ?

J’ai littéralement appris à écrire un livre en le faisant. Ce fut un long processus parsemé de questionnements, de nouvelles connaissances, de découvertes, et j’ai vraiment grandi dans toute cette aventure.

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ? Y a-t-il eu un événement déclencheur ?

C’est mon amie autrice qui m’a challengée : « Tout le monde me dit qu’il veut écrire un livre, mais personne ne le fait jusqu’au bout! ». Je l’ai prise au mot et me suis promis que je serais l’exception à la règle!

 

Sur quels sujet ou thématique avez-vous commencé à écrire ? Pourquoi ?

Pour ma première trilogie, j’ai eu envie d’écrire sur la confiance en soi, car c’est un sujet qui me touchait particulièrement et sur lequel je travaille encore aujourd’hui personnellement. J’avais envie de dire aux jeunes qu’il n’est jamais trop tôt pour la développer, et aux adultes qu’il n’est jamais trop tard!

 

Avez-vous déjà tenu un journal intime ou des carnets où vous releviez des citations, des pensées, vos états d’âme, etc. ?

J’ai un carnet pour tous les voyages que j’ai fait, et certains m’ont même servi pour l’écriture du troisième tome de ma trilogie Limonade, qui sortira en mai 2023!

 

À quel moment, dans votre vie, avez-vous commencé à écrire ?

J’ai toujours aimé écrire des poèmes, des lettres à mes amies, faire les compositions écrites dans mes cours de français cependant, écrire un livre est un rêve que je n’ai assumé que tout récemment.

 

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ?

C’est un désir secret que j’avais et un défi personnel que je me suis lancé de pousser ce rêve jusqu’au bout.

 

Où puisez-vous votre inspiration ?

Je m’inspire de mes expériences personnelles, de celles de mes proches. J’aime aussi m’en faire vivre de nouvelles dont j’aurais souhaité plus jeune, tel qu’aller dans un camp de vacances par exemple!

 

Dans quel état êtes-vous quand vous écrivez ?

Lorsque j’écris durant une longue période en continue, je tombe comme en transe. J’arrive vraiment à voyager dans l’univers que je décris et à quitter ma chaise de travail. D’ailleurs, mon chum doit souvent me ramener sur terre lorsqu’il me parle après une longue journée de création!

 

Avez-vous besoin d’une ambiance de travail, d’un lieu ou d’un rituel d’écriture pour vous plonger dans l’écriture ?

Autant j’aime travailler dans un café achalandé qui me permet de me transposer dans un tout autre univers dans ma tête, que lorsque je suis à la maison, j’aime mettre une bande sonore en lien avec ce que j’écris (exemple « forêt la nuit », « sons de ville », « feu de camp », etc.) pour me mettre dans l’ambiance et favoriser l’inspiration.

 

Éprouvez-vous des difficultés au moment de l’écriture ? Comme le syndrome de la page blanche ?

Le syndrome de la page blanche peut arriver à tout moment et dans ce temps-là, faire un plan d’écriture sur des Post-It que je colle sur mon frigo, aller marcher ou courir pour me remettre les idées en place sont des choses qui m’aident à avancer.

 

Lorsque vous êtes en travail d’écriture, lisez-vous d’autres auteurs du même genre ?

Très rarement, car j’ai peur que ça teinte ce que j’écris et que ça me bloque dans mes idées.

 

Vous arrive-t-il de vous relire et de trouver votre texte mauvais ?

Oui. Il y a des journées où j’ai vraiment hâte que mon éditrice arrive dans le processus de création pour confirmer si les idées se tiennent ou non. Il y a par contre d’autres jours où je suis vraiment satisfaite de ce que j’ai fait et que je sens que ça va fonctionner, que l’émotion, le rythme et la couleur se rencontrent.

 

Acceptez-vous de retravailler votre texte à la demande d’un éditeur ?

Je crois que pour travailler avec une maison d’édition, il faut tout d’abord être très ouvert. On doit parfois laisser aller des idées, sinon les transformer, mais il faut garder à l’esprit que c’est toujours dans le but de rendre nos romans meilleurs. Le travail éditorial est une étape essentielle dans la création d’un livre et fait vraiment la différence sur le résultat final.

 

Lequel de vos personnages vous ressemble le plus ?

Dans ma trilogie Limonade, l’héroïne, Charlie, me ressemble pas mal, que ce soit avec son anxiété, son côté fonceur, l’importance de des relations interpersonnelles dans sa vie et même, son asthme!

 

À PROPOS DE LA LITTÉRATURE JEUNESSE

 

Avez-vous toujours rêvé de devenir auteure ou votre venue à l’écriture jeunesse est un hasard de la vie ?

J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour le travail des auteurs et j’imagine que j’ai depuis longtemps cette envie en tête, mais c’est au fil de rencontres que j’ai faites que j’ai eu envie de me lancer pour vrai.

 

Combien de temps avez-vous mis à pouvoir publier votre premier écrit jeunesse ? Était-ce un roman ? un album ? une bande dessinée ?

J’ai pris deux ans pour écrire mon premier roman et le retravailler avant de l’envoyer dans les maisons d’éditions. Ensuite, une fois que la maison embarque dans le procédé, il faut compter environ une année de travail sur le manuscrit avant sa parution.

 

Avez-vous un droit de regard sur le choix de l’illustrateur ?

J’ai eu l’audace de soumettre mon manuscrit avec une proposition de couverture dès le départ, et j’ai été vraiment choyée qu’ils acceptent de travailler avec un nouvel illustrateur. Je sais que ce n’est pas toutes les maisons d’éditions qui travaillent de la même façon, mais pour ma part, j’ai eu la chance de choisir mon illustrateur!

 

Selon vous, qu’est-ce qui fait le succès dans le domaine de l’écriture jeunesse ?

Je crois que la fibre nostalgique peut toucher autant les adultes que les jeunes, et c’est pourquoi on se reconnait souvent dans les romanes jeunesses. C’est aussi une lecture qui nous donne le droit de se replonger dans ces montagnes russes d’émotions qu’on vit à l’adolescence.

 

À PROPOS DE VOTRE PROCESSUS D’ÉCRITURE

 

Quand une idée jaillit, pensez-vous des notes ?

Oui. J’ai toujours des pages d’idées et de notes dans mon cellulaire et lorsque je suis dans mes plus grosses périodes d’écriture, il m’arrive de me lever la nuit pour écrire des idées!

 

Parlez-vous à vos proches de vos projets d’écriture ?

Oui, et souvent ça m’aide de « brainstormer » à voix haute. Parfois, les discussions avec mes proches m’aident à défaire certains nœuds dans l’histoire.

 

Quand vous commencez à écrire une histoire, la connaissez-vous en entier ou improvisez-vous au fur et à mesure ?

Pas toujours. Normalement, je connais le début, la fin et les grandes péripéties de l’histoire mais pour le reste, l’inspiration vient au fur et à mesure.

 

Écrivez-vous sur de longues périodes (plusieurs heures) par jour ?

J’essaie de me fixer un horaire, soit de 9h00 à 17h00, cinq jours sur sept lorsque j’écris la première version du livre.

 

Vous servez-vous du dictionnaire ?

Antidote est clairement mon meilleur ami lorsque j’écris!

 

À PROPOS DE LA PUBLICATION

 

Avant la publication de votre livre, connaissiez-vous d’autres écrivains, des journalistes, des éditeurs ?

Je connaissais personnellement une autre autrice, et c’est entre autres elle qui m’a incité à écrire!

 

Quand vous l’écriviez, aviez-vous déjà en tête l’idée de le publier ?

Non. Au départ, je n’avais pour but que d’écrire un livre jusqu’à la fin, à moi de moi.

 

Vers quels genres d’éditeurs vous êtes-vous tournée ? Aviez-vous une idée précise dès le début ?

J’ai pris le temps de faire mes recherches à savoir quelles maisons d’édition publiaient le genre de roman que je voulais soumettre, puis dans cette liste, je l’ai envoyé à celles auxquelles je m’identifiais le plus et dont j’avais déjà lu plusieurs de leurs publications. Je voulais que cette maison me ressemble et me parle.

 

Vous rappelez-vous votre sentiment lorsque votre premier livre a été publié ?

J’ai clairement versé une larme la première fois que j’ai tenu mon livre dans mes mains. C’est un sentiment assez fou! Et puis, le jour de la publication, c’était la fête à l’intérieur de moi, tandis que dans les faits, j’étais seule à la maison et il ne se passait rien de concret! C’est par la suite, quand on récolte les commentaires des lecteurs que ça devient plus réel et tangible.

 

Comment votre livre a-t-il été commenté au moment de sa sortie et ensuite ? Avez-vous été étonnée de cette réception ? Contente ? Déçue, etc. ?

Comme je n’avais aucune attente pour la sortie de cette première trilogie, j’ai été agréablement surprise de recevoir tant de bons commentaires. Je m’étais dit que si je touchais une seule personne avec mon histoire, mon but serait atteint, donc ça a largement dépassé mes attentes!

 

Quels rapports entretenez-vous avec vos éditeurs (strictement professionnel, amicaux) ?

Mon éditrice est parfaite! Sérieusement, je l’adore! Elle sait parfaitement s’assoir dans ma chaise et penser comme moi, elle est ouverte et à l’écoute, discrète, mais ne se gêne jamais pour dire son opinion, et aussi pointilleuse que talentueuse. J’espère faire un long bout de chemin avec elle!

 

Si j’envoie un manuscrit chez un éditeur et que je n’ai jamais publié, à quoi dois-je m’attendre ? Combien de temps cela prendra-t-il avant d’obtenir une réponse ?

On peut attendre jusqu’à 5-6 mois avant d’avoir la réponse d’une maison d’édition et même que certaines n’envoient pas de réponse du tout lors des refus. Il faut s’armer de patience et de persévérance!

 

L’éditeur demande-t-il souvent des modifications à l’auteur.e ?

Oh oui! Lorsqu’on reçoit le premier travail éditorial, les petits traits rouges brillent sur chacune des pages comme un sapin de Noël! Heureusement, on m’avait bien prévenue!

 

À ce jour, combien avez-vous écrit d’ouvrages ?

Les deux premiers tomes de la trilogie ont été publié en 2022 et je travaille présentement sur le dernier tome!

 

Pouvez-vous vivre de votre travail d’écrivain ?

Non. Présentement, je planifie mon horaire et choisis mes contrats en fonction de mes périodes d’écriture. Travailler à la pige me donne cet avantage, mais me permet aussi un revenu fixe.

 

Vos livres sont-ils traduits dans d’autres langues ?

Pas encore, mais on croise les doigts pour le futur!

 

Combien de romans pensez-vous encore écrire ?

Seul l’avenir nous le dira, mais j’espère bien en écrire d’autres dans le futur.

 

Merci Lisa-Marie!

 

Bibliographie :

NOTE : Vous pouvez cliquer sur l’image pour consulter ces romans jeunesse sur Leslibraires.ca