L’AÉQJ est heureuse de vous faire mieux connaître l’une de ses auteures membres : Sylvie Coulet, grâce à une entrevue exclusive à laquelle elle s’est généreusement prêtée !

 

À quel moment, dans votre vie, avez-vous commencé à écrire ?

Toute petite, je m’amusais à inventer des histoires avant de m’endormir. Quelque part, je n’ai jamais cessé !

 

Avez-vous besoin d’une ambiance de travail, d’un lieu ou d’un rituel d’écriture pour vous plonger dans l’écriture ?

Une tasse de thé, s’il vous plaît !

 

Préférez-vous la langue parlée ou plus soutenue ?

Je milite contre l’appauvrissement de la langue française. C’est une langue magnifique, riche et pleine de nuances. Lorsque j’écris pour les jeunes enfants, j’utilise un vocabulaire simple mais précis. Quand j’écris pour les adolescents, je les encourage à s’ouvrir aux subtilités de notre belle langue : si je leur fais découvrir des mots nouveaux, alors je suis contente.

 

Y a-t-il un point commun dans la plupart de vos écrits ?

Mon amour pour la langue française. Je crois que cela se ressent.

 

Complétez à votre guise l’énoncé suivant : « L’écriture c’est… »

Un voyage extraordinaire dont on ne revient jamais.

 

À quoi reconnaît-on, selon vous, un grand écrivain ? Un grand texte ?

J’aime beaucoup la définition de l’écrivain Charles Dantzig : « On reconnaît le bon écrivain à ce qu’il nous intéresse à ce qui ne nous intéresse pas. Un autre critère du bon écrivain est qu’il donne envie d’écrire. Pas sur lui, autre chose. Il y a une contamination de la création. » 

 

Quand vous étiez enfant, lisiez-vous beaucoup ? Que lisiez-vous ?

J’ai eu la chance à mon école d’avoir une bibliothécaire inspirée et inspirante qui conseillait merveilleusement bien les élèves et leur faisait découvrir différents auteurs. J’empruntais un livre par semaine, et je dévorais la bibliothèque de mes parents, très variée. J’avais soif de lire, c’était mon loisir préféré.

 

Combien de temps avez-vous mis à pouvoir publier votre premier écrit jeunesse ? Était-ce un roman ? un album ? une bande dessinée ?

« L’extraordinaire chapeau de Monsieur Barnabé » est mon premier livre pour les tout-petits. Avant ça, j’avais publié un roman pour les adolescents, « La mauvaise herbe ». J’ai mis du temps pour accepter de me lancer dans la publication jeunesse. En fait, je me disais qu’on ne pouvait pas faire d’erreurs avec les jeunes, qu’il me fallait être parfaite pour être digne d’eux. Cela me mettait beaucoup de pression. C’est ma fille qui m’a convaincue de sortir de mes tiroirs ce type d’écrits.

 

Selon vous, qu’est-ce qui fait le succès dans le domaine de l’écriture jeunesse ?

L’authenticité ! On ne peut pas tromper les enfants. Puis il y a aussi une bonne dose d’humour et d’autodérision.

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ? Y a-t-il eu un événement déclencheur ?

Je suis tombée en amour avec mes cours de français à l’école. J’ai découvert le pouvoir des mots, le rythme des phrases, et l’importance de la discipline face à l’extraordinaire puissance de l’imagination. Une enseignante de français m’a conseillé d’écrire, car elle aimait mes rédactions. Je lui dois ce saut de l’ange vers le doux mystère de l’écriture.  

 

Vous rappelez-vous votre sentiment lorsque votre premier livre a été publié ?

Je souffrais du syndrome de l’imposteur tout en me sentant très heureuse. C’était comme être dans des montagnes russes !

 

Avez-vous eu l’occasion de parler publiquement de vos livres ?

J’aime toujours aller à la rencontre des lecteurs. C’est pourquoi j’adore participer à des évènements littéraires. Je donne aussi des conférences sur l’écriture et les thématiques de chacun de mes livres, dans des bibliothèques ou des établissements d’enseignement. C’est chaque fois du pur bonheur.

 

Avez-vous déjà publié sous pseudonyme ? Pour quelle raison ?

Mes trois premiers livres ont été publiés sous des pseudonymes. Cela revient à ma peur du lâcher prise ou du jugement. Comme un acteur, je me cachais derrière un autre nom. Aujourd’hui, je publie sous mon vrai nom. Je suis parvenue à dompter (un peu) mes démons intérieurs.

 

Y a-t-il un âge pour publier son premier roman ?

La passion d’écrire n’a pas d’âge.

 

À ce jour, combien avez-vous écrit d’ouvrages ?

« L’extraordinaire chapeau de Monsieur Barnabé » est mon cinquième ouvrage.

 

Vos livres sont-ils traduits dans d’autres langues ?

« L’extraordinaire chapeau de Monsieur Barnabé » est traduit en anglais.

 

Est-ce important à vos yeux de remporter un prix littéraire ?

J’aimerais beaucoup cela. Cependant, la vraie reconnaissance vient des lecteurs.

 

Pourquoi faites-vous partie d’une association comme l’AÉQJ ? Cela vous aide-t-il à vous donner une visibilité, à mieux faire la promotion de vos livres, à avoir accès à des fonds, à participer à des événements publics ?

Vous nous offrez la visibilité et des informations précieuses qui nous guident. Nous sommes une vraie communauté, riche de nos échanges.

 

Pouvez-vous nous parler du livre préféré que vous avec publié ?

Mon livre préféré est celui que je vais écrire, que je construis chaque jour jusqu’à sa naissance.

 

Où êtes-vous né et où avez-vous vécu ?

Je suis née en France, puis je suis devenue citoyenne canadienne. Je suis chanceuse de vivre au Québec, qui est désormais mon lieu d’ancrage. Un ancrage profond.

 

Quelles relations aviez-vous avec vos enseignants ?

Un immense respect et de la reconnaissance. Je trouve qu’ils font un métier très difficile. C’est un sacerdoce.

 

Lorsque vous étiez jeune, vouliez-vous devenir écrivain ?

Définitivement, mais je n’avais pas conscience alors qu’il y a très peu d’auteurs qui vivent de leur plume.

 

Où puisez-vous vos idées et votre inspiration ?

Je suis une grande observatrice : les gens, les lieux, la vie en général. Après, je laisse aller mon imagination.

 

Quand jugez-vous que le roman est terminé ?

Quand je crois avoir tout donné pour le mettre au monde et que cela forme un tout à peu près cohérent.

 

Recevez-vous beaucoup de courrier de vos lecteurs ?

Je suis très touchée quand on m’écrit. Par exemple, lorsque des parents me racontent que leur enfant demande régulièrement de relire « L’extraordinaire chapeau de Monsieur Barnabé », je suis heureuse !

 

Rencontrez-vous souvent vos lecteurs ? Dans quel cadre ?

Je participe volontiers à divers évènements littéraires qui m’offrent la chance de rencontrer les lecteurs. Ils sont extraordinaires, me racontent leur vie. Des liens se créent facilement. La littérature, c’est magique…