L’AÉQJ adore la littérature jeunesse d’ici et se passionne pour ses membres : artisans et créateurs littéraires essentiels au développement, à l’apprentissage et au mieux-être des jeunes.

La rubrique Auteur.e chouchou existe afin de vous offrir un moment privilégié avec eux. 

Place à la découverte de l’auteure Stéphanie Paquin…

À quel moment, dans votre vie, avez-vous commencé à écrire ?

En 1995, à la suite d’un accident d’automobile. Tout a changé ensuite. Je me suis rendue compte qu’il ne fallait pas trop tarder pour réaliser ses rêves. Il fallait aussi prendre le risque de les réaliser. 

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ?

L’univers d’une personne blessée est limité, l’imagination est sans limites. 

À quel âge avez-vous écrit vos premiers « vrais romans » ?

25 ans 

Quand avez-vous écrit votre premier livre ?

1999

De quoi parle-t-il ?

D’un jeune cancre qui voyage dans le futur et devient un pilote émérite. 

Votre première histoire a-t-elle déjà été publiée ?

Oui, j’ai eu de la chance ! 

Avez-vous été encouragé à écrire ou vous a-t-on plutôt découragé ? Par qui ?

Mon mari. Un soir, il m’a dit que je devrais écrire des livres pour la jeunesse, que j’en avais la capacité. Cette phrase s’est gravée dans ma mémoire. 

Pourquoi avez-vous choisi d’écrire de la SF/du fantastique pour la jeunesse ?

Les jeunes sont stimulants. On a envie d’écrire des histoires pour eux. Ils s’envolent avec nous dans un imaginaire débridé. 

Qu’est-ce qui vous séduit dans la SF/le fantastique ?

Tout est possible ! 

Depuis quand vous intéressez-vous à la SF/au fantastique ?

Depuis l’âge de 3 ans, enfin, je pense. 

Quelle est la différence entre fantastique et SF ?

La littérature fantastique comporte de la magie : des sorciers, des dragons, des mauvais sorts… La science-fiction, c’est une façon d’imaginer le futur. 

Un récit de SF ou de fantastique permet-il au lecteur de connaître l’avenir ?

Oui, surtout la science-fiction : j’espère que le roman « Soleil vert » ne deviendra pas une réalité. 

Croyez-vous aux extra-terrestres ? Pourquoi ?

Nous ne sommes pas seuls dans l’univers, mais je ne crois pas que les extraterrestres soient venus nous voir. Dommage !

Quand une idée jaillit, prenez-vous des notes ?

Oui, et je fais des dessins. 

Quand vous commencez à écrire une histoire, la connaissez-vous en entier ou improvisez-vous au fur et à mesure ?

Je crois la connaître en entier, mais en fait, je bifurque toujours de mon plan. 

Combien de temps en moyenne mettez-vous pour écrire un livre ?

Au moins 1 an, sinon 2 pour les récits biographiques. 

Écrivez-vous la nuit ou êtes-vous plutôt un lève-tôt ?

Lève-tôt ! La nuit, c’est fait pour rêver et ainsi, donner des idées pour de nouvelles histoires. 

Vous arrive-t-il de mener de front deux, trois romans ?

Oui, souvent deux. 

Vous servez-vous du dictionnaire ?

Toujours ! 

Une fois votre journée d’écriture achevée, que faites-vous ?

Du sport ! 

Quelle partie d’un texte est la plus difficile à écrire ?

Le début ? La fin ? Le milieu ? Le milieu, on se demande si ce que l’on écrit a du sens. 

Quand jugez-vous que le roman est terminé ?

Quand il ressemble à ce qu’on a imaginé. 

Faites-vous lire votre manuscrit ? À qui ?

Ma famille et mes amis. 

Avez-vous déjà écrit des livres à quatre mains (avec quelqu’un d’autre) ?

J’écris le récit biographique d’une Syrienne durant la guerre civile qui fait rage en ce moment en Syrie. Je l’écris avec une femme qui habite à Damas, la capitale. C’est elle la narratrice de l’histoire. On se connaissait à peine quand on a commencé à écrire le livre, il y a 9 mois. On a appris à se connaître à travers l’écriture, malgré nos différences culturelles et la distance qui nous sépare. Écrire à quatre mains, c’est passionnant et difficile en même temps ! On doit harmoniser nos écrits. 

Où puisez-vous votre inspiration ?

Partout : les films, les tempêtes de neige, les animaux, les comportements humains, la piscine, les livres, l’école, les arts martiaux… 

Dans quel état êtes-vous quand vous écrivez ?

Fatiguée, exaltée, impatiente, etc. Tout dépend du stade du livre. Quand on commence la première ligne, on est exalté. Au milieu du livre, on est envahi de doutes, à la fin, on plane devant cette œuvre terminée, ce rêve réalisé. Mais on a les yeux cernés. 

Avez-vous besoin d’une ambiance de travail, d’un lieu ou d’un rituel d’écriture pour vous plonger dans l’écriture ?

J’ai besoin de calme et d’une tasse d’eau chaude. 

Éprouvez-vous des difficultés au moment de l’écriture ?

Comme le syndrome de la page blanche ? Jamais, j’ai de la chance ! L’imagination me sort par les oreilles ! 

Y a-t-il de sujets ou des thèmes à propos desquels il vous est difficile d’écrire ?

Oui, lorsque j’écris des récits biographiques sur les femmes et la guerre civile : il y a des scènes que je suis incapable d’écrire. 

Y a-t-il des écrivains qui vous ont influencé ou qui vous influencent encore ?

Isaac Asimov, Elizabeth Moon, Carl Sagan, Marguerite Duras, Bruno Blanchet, Kiyoshi Nagai… 

Faites-vous lire votre texte pendant la période d’écriture ?

Non, je vois la rédaction comme un secret, un journal intime ! À quel moment ? À la fin seulement. 

Vous arrive-t-il de vous relire et de trouver votre texte mauvais ?

Oui, surtout quand je suis fatiguée. 

Quel est l’aspect qui vous semble le plus important à travailler dans un texte ?

Il doit être intéressant et doit avoir un sens caché. Il y a beaucoup de métaphores dans mes textes pour la jeunesse. 

Complétez à votre guise l’énoncé suivant : « L’écriture c’est… »

Ma vie, mon âme, ma liberté, l’univers de l’impossible rendu possible, l’univers d’un monde meilleur, d’une justice retrouvée. 

Où êtes-vous né et où avez-vous vécu ?

À Pierrefonds-Roxboro, mais j’ai passé ma vie à Rimouski. 

Pourquoi avoir choisi de vous installer dans la région où vous vivez ?

Parce que l’on voit les étoiles scintiller et que l’on sent l’odeur de la forêt. Le fleuve nous accompagne toute la journée, quel que soit son humeur et la nôtre. 

Parlez-nous de votre enfance : vos parents, vos frères, vos sœurs, etc.

J’ai un grand frère qui m’a initié à la passion de la science-fiction. 

Quelle est votre place dans la fratrie ?

La dernière! 

Quelles étaient les professions de vos parents ?

Professeurs.

Enfant, que faisiez-vous de votre temps libre ?

J’écoutais le disque de Tintin « Le lac aux requins » à tous les soirs après l’école. Avec mon frère, on jouait au pilote de l’espace. On allait glisser, patiner ou nager avec mes parents. Je lisais des tonnes de bandes dessinées. 

Quel était autrefois votre écrivain préféré ?

Hergé. 

Quelle place la lecture occupait-elle chez vos parents ?

La lecture occupait une très grande place. Il y avait les livres partout ! Chaque livre représentait tout un univers. C’était magique ! 

Quand vous étiez enfant, lisiez-vous beaucoup ?

Oui ! Que lisiez-vous ? Des histoires de chevaux, de magie, de science-fiction, des bandes dessinées. 

Avez-vous toujours rêvé de devenir auteur ou votre venue à l’écriture jeunesse est un hasard de la vie ?

J’en rêvais, mais je ne croyais pas que c’était possible. 

Y avait-il des écrivains dans votre entourage familial ? Des artistes ?

Oui, des écrivains, des sculpteurs, des photographes, des peintres… amateurs ou professionnels. 

Parlez-nous de votre parcours scolaire et des choix d’études que vous avez faits.

J’ai étudié en psychologie, en santé mentale et en psychanalyse. J’étudie toujours la psychanalyse. Je veux comprendre l’être humain et ses contradictions. 

Avez-vous gagné des prix pendant votre parcours scolaire ?

Oui, un prix pour un concours de dessin. Ah, et un prix pour l’originalité de mon costume à une fête de polyvalente. Quelques prix sportifs aussi, en gymnastique et en nage synchronisée. 

Quels établissements scolaires et institutions avez-vous fréquentés ?

Une polyvalente hyper le fun à Rimouski : le Paul-Hubert ! La créativité était encouragée. 

Avez-vous déjà tenu un journal intime ou des carnets où vous releviez des citations, des pensées, vos états d’âme, etc. ?

Oui, depuis l’âge de 14 ans. J’en tiens encore un journal intime dans lequel je ne me censure pas. 

Quels sont les sports qui vous intéressent ?

Les arts martiaux !

En pratiquez-vous un ?

Oui ! J’ai une école d’arts martiaux japonais depuis 2018. J’enseigne le maniement du sabre et l’auto-défense. J’ai deux ceintures noires. 

Est-ce toujours vous qui choisissez le titre de vos histoires ?

Oui ! 

À ce jour, combien avez-vous écrit d’ouvrages ?

10 

Quel est votre roman qui s’est le mieux vendu ?

Voici mes trois meilleurs vendeurs : La Vallée d’Antarès, La fugitive du Libéria, L’éveil du karatéka. 

Vos livres sont-ils vendus à l’étranger ?

Oui, en France. 

Pourquoi faites-vous partie d’une association comme l’AÉQJ ?

On est plus fort en se regroupant ! D’autant plus que les auteurs pour la jeunesse ne sont pas considérés aussi sérieusement que les auteurs pour adultes.

Cela vous aide-t-il à vous donner une visibilité, à mieux faire la promotion de vos livres, à avoir accès à des fonds, à participer à des événements publics ?

Oui, en effet ! 

Que répondez-vous à ceux qui pensent que la littérature jeunesse est inférieure à celle destinée aux adultes ?

Tant de métaphores cruciales parcourent les livres pour la jeunesse, il faut se donner la peine de les découvrir. 

À quoi correspond, selon vous, le rôle social de l’écrivain ?

Ouvrir une porte sur les non-dits. Réveiller les gens sur la fausseté autour de nous. Louanger la compassion, l’imagination, les rêves les plus fous ! 

Savez-vous si certains de vos écrits ont été intégrés dans des programmes de littérature du primaire ou du secondaire ?

Oui, La fugitive du Libéria et Monnaie maléfique. 

Certains de vos livres ont-ils été réédités ?

Oui, La Vallée d’Antarès et La fugitive du Libéria. J’espère que ce sera le cas pour L’éveil du karatéka. 

Avez-vous une opinion à propos des mauvaises critiques ?

Il faut comprendre ce qui est vrai et ce qui est faux. 

Gagnez-vous de l’argent avec cette activité ou vous coûte-t-elle plus qu’elle ne vous rapporte ?

Disons que c’est un passe-temps lucratif. 

Pouvez-vous nous parler du livre préféré que vous avez publié ?

Le deuxième soleil ! Je l’ai écrit en attente d’une opération au cou. J’ai transposé mes émotions dans les aventures d’un jeune héros envoyé sur une Terre parallèle. 

Pouvez-vous en résumer l’histoire ?

Le jeune héros et son amie font un voyage dans un futur très lointain. Au retour, la machine temporelle s’emballe et termine sa course dans un autre monde, un monde qui changera le cours de leur existence, pour le meilleur et pour le pire. 

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut écrire et publier pour la jeunesse ?

Faites-le et n’abandonnez surtout pas votre rêve !