L’AÉQJ se passionne pour la littérature jeunesse d’ici et pour ses membres, créateurs littéraires essentiels au développement, à l’apprentissage et au mieux-être de nos jeunes. La rubrique Auteur chouchou se veut un contact privilégié avec eux.

Découvrez l’auteure Rachel Graveline…

 

Où êtes-vous né et où avez-vous vécu ?

Native de Montréal, j’ai passé mon enfance dans Hochelaga-Maisonneuve. À l’adolescence, ma famille a déménagé sur la Rive-Sud. Maintenant, j’habite la campagne.

 

Étiez-vous un élève doué ?

Je suis chanceuse, je n’avais aucune difficulté à l’école, même à l’adolescence. Période où j’étais désintéressée à un haut niveau par les études. D’ailleurs, j’ai doublé mes sciences de secondaire 4 par pure nonchalance. Ensuite, je suis quand même allée au Cégep en Arts : exploration théâtrale et en Techniques de la documentation, ainsi qu’à l’UQAM en Création littéraire.

 

Que lisiez-vous quand vous étiez enfant et adolescent ? 

Chez nous, les histoires du soir, c’était du Disney. Ensuite, je me souviens avoir lu beaucoup de livres des éditions La courte échelle. À l’adolescence, je me suis plongée dans la collection Frissons. Je n’étais pas un « rat de bibliothèque », mais j’aimais lire la nuit.

 

Lorsque vous étiez jeune, vouliez-vous devenir écrivaine ?

Non, je voulais devenir comédienne.

 

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ? 

J’étais envahie par mon monde imaginaire, je pense que j’avais besoin de libérer mes idées, mes réflexions et mes observations quelque part. Ce qui est drôle, c’est que je ne m’imaginais vraiment pas devenir auteure. La correction m’épouvantait plus que mes histoires sombres, ce n’était donc pas une avenue envisageable. Un jour, j’ai compris qu’il fallait que je me donne la chance de voir jusqu’où je pouvais aller. Aujourd’hui, je dois plutôt gérer ma propension à réviser sans fin.

 

Quand vous commencez à écrire une histoire, la connaissez-vous en entier ou improvisez-vous au fur et à mesure ?

J’ai toujours une bonne idée de l’histoire sans élaborer de plans rigides, j’écris les titres de chapitres en y incluant quelques lignes descriptives.

 

Parlez-nous de votre livre… Pouvez-vous en résumer l’histoire ?

Emmy est une jeune fille qui se découvre des pouvoirs surnaturels, mais qui ne l’accepte pas du tout. Quand elle est aspirée sur la Terre des Transcendants, elle doit faire face à la musique. L’obscur rôde ! Le rituel se déroule mal. C’est un cauchemar éveillé duquel elle doit se tirer au plus vite…

 

Lequel de vos personnages vous ressemble le plus ?

Dans Karmacélia, il y a 3 personnages qui me ressemblent, mais à des époques différentes de ma vie. Quand je prends la voix de la grand-mère, c’est la maman bienveillante en moi qui parle. Amélia est toutefois bien plus calme et zen que moi. Emmy incarne mon côté ludique et créatif, mon cœur d’enfant, ainsi que ma grande insécurité. La guide (que je ne nomme pas pour vous garder la surprise) va chercher l’adolescente méfiante, un peu révoltée et repliée sur elle-même que j’ai été. À vous de voir quelle partie de moi vous avez connue !

 

Quand avez-vous proposé votre manuscrit à un éditeur pour la première fois ? 

J’ai proposé Karmacélia deux fois à des éditeurs en 2012. L’un d’eux m’a envoyé un long message me disant notamment de revoir le public cible, ce que j’ai fait. J’ai ensuite lambiné sur la révision. Fin 2016, Béliveau éditeur, qui avait lu d’autres de mes manuscrits, a voulu jeter un œil sur ce roman. J’ai vite eu un retour : finis ta révision, on le prend ! Disons que ça donne un bon coup de pied au derrière !

 

Comment votre livre a-t-il été commenté au moment de sa sortie et ensuite ? Avez-vous été étonnée de cette réception ? Contente ? Déçue, etc. ? 

J’ai reçu une rafale de commentaires positifs, même de la part de gens qui ne lisent pas de romans jeunesse, encore moins dans le genre fantastique ! J’étais donc agréablement surprise !

 

Avez-vous une opinion à propos des mauvaises critiques ?

Il faut en prendre et en laisser. On ne peut pas plaire à tout le monde et la perfection n’existe pas !

 

Pourquoi avez-vous choisi d’écrire de la SF/du fantastique pour la jeunesse ?

Je ne pense pas que c’est un choix, c’est surtout ce qui m’habite le plus.

 

Depuis quand vous intéressez-vous à la SF/au fantastique ?

Dans l’enfance, j’aimais déjà ces univers. J’adorais les films tels que Labyrinthe ou Willow et les contes comme « Alice au pays des merveilles ». Très tôt, je prenais aussi plaisir à me raconter des peurs avec les histoires de Bonhomme Sept Heures. Emmy, c’est un peu mon Alice, mais les merveilles se font plutôt rares sur la Terre des Transcendants…

 

Lisez-vous beaucoup de SF/de fantastique ?

Oui. Entrer dans l’imaginaire d’un auteur réserve tellement de surprises, c’est une véritable évasion !

 

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut écrire et publier pour la jeunesse ?

Persévérez ! Il faut écrire, se relire, bûcher sur son texte, recevoir des conseils avec humilité, se trouver mauvais, s’améliorer, et un jour… ça arrive !

 

Pourquoi faites-vous partie d’une association comme l’AÉQJ ?

L’AÉQJ offre de la visibilité, fait de la promotion pour nos livres et nos animations, puis nous transmet aussi des renseignements utiles de toutes sortes, ce qui est non négligeable.