L’AÉQJ adore la littérature jeunesse d’ici et se passionne pour ses membres : artisans et créateurs littéraires essentiels au développement, à l’apprentissage et au mieux-être des jeunes.

La rubrique Auteur.e chouchou vous offre un moment privilégié avec eux. 

Partez donc à la découverte de l’auteure Rita Amabili…

À quel moment, dans votre vie, avez-vous commencé à écrire, et qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ?

J’ai commencé à écrire à 11 ans. Je voulais faire comme ma sœur de 8 ans mon aînée. Cette dernière n’a pas écrit longtemps cependant!

Où puisez-vous votre inspiration ?

Mon inspiration vient des événements de la vie, des injustices pour les dénoncer, des gens que j’aime et de ce qui me tient à cœur.

Dans quel état êtes-vous quand vous écrivez ?

J’écris chaque jour de la semaine. Indépendamment de mon état. 

Procrastinez-vous souvent quand vient le temps d’écrire ?

Je procrastine lorsque je trouve cela difficile, lorsque mon texte contient une émotion plus grande et que je dois mettre de l’espace entre ce dernier et moi!

Lorsque vous êtes en travail d’écriture, lisez-vous d’autres auteurs du même genre ? Avez-vous des thématiques préférées ?

Je ne lis jamais d’auteurs qui écrivent sur le même sujet lorsque je suis en rédaction.

Mes thématiques : les problèmes des enfants dans le monde et les enfants victimes de conflits armés; l’immigration; le rôle des femmes dans l’histoire chrétienne et le féminisme en général.

Y a-t-il des écrivains qui vous ont influencé ou qui vous influencent encore ?

Au tout début de ma carrière, Émile Nelligan m’a influencée puis j’ai trouvé mon propre style et j’ai laissé aller afin de ne pas subir d’influence justement, de trouver mon chemin littéraire bien à moi. 

Faites-vous lire votre texte pendant la période d’écriture ? À quel moment ?

Avant de laisser aller mon texte publiquement, je le fais lire par quelqu’un de confiance que je sais assez près de moi pour me donner une opinion objective en ce sens qu’il puisse me dire s’il a aimé ou non.

Acceptez-vous de retravailler votre texte à la demande d’un éditeur ?

Tout auteur professionnel doit accepter de corriger son texte puisqu’aucun texte n’est parfait surtout lorsqu’il vient juste d’être écrit. Lorsque l’on travaille pour un journal, une revue ou avec un éditeur, on doit accepter les critiques et les exigences. Dans tous les cas, cela nous permet de nous améliorer comme auteur.

Quel est l’aspect qui vous semble le plus important à travailler dans un texte ?

L’aspect qui me semble le plus important à travailler dans un texte selon moi est la crédibilité de l’histoire en ce sens que même les personnages inventés doivent être vrai sinon le lecteur le perçoit et perd le fil.

Utilisez-vous souvent des ouvrages de référence, et si oui quels sont-ils ? Pourquoi ceux-ci ?

Selon le sujet et la longueur de l’ouvrage, j’utilise les ouvrages de référence et les interviews / témoignages. Cela me donne la capacité de voir le sujet de mon écrit « par une autre fenêtre ».

De quoi parlait votre premier livre ?

Des problèmes des enfants du monde.

Au moment où sortait votre livre, avez-vous eu l’occasion d’en parler publiquement ? Combien de fois et où cela s’est-il passé ?

J’ai fait des conférences sur le sujet, des animations dans les écoles. Ce premier livre m’a fait beaucoup travaillé. Il a été acheté par un organisme contre les mines antipersonnel.

Y a-t-il point commun dans la plupart de vos écrits ?

Les points communs dans mes écrits sont : l’humanité, la solidarité et le féminisme égalitaire.

Selon vous, peut-on écrire sur n’importe quel sujet en littérature jeunesse ?

Selon moi, on peut écrire sur n’importe quel sujet en littérature jeunesse à la condition d’adapter à l’enfant, se mettre à leur niveau de pensée. Lorsque j’ai écrit « AZAG et les enfants », une de mes nièces de 10 ans a accepté de le lire et de me dire ce qu’elle en pensait.

Un travail de rédaction demeure une tâche importante si l’on veut rejoindre le groupe de lecteurs choisi. Il est peut-être même un peu plus difficile d’adapter notre formulation de phrases à un jeune lectorat!

Aimez-vous travailler en collaboration avec une illustratrice ou un illustrateur ?

L’illustratrice avec laquelle j’aime beaucoup travailler est ma fille! Elle comprend mon message et n’a aucune difficulté à le dessiner. J’apprécie son style et nous pouvons toutes deux échanger sur la meilleure façon de représenter mon récit!

Croyez-vous que l’auteur jeunesse doive adopter le langage de ses lecteurs ? Pourquoi ?

Adopter le langage de ses lecteurs : si l’on parle du « français parlé » je crois que cela dépend de la forme du récit. Ainsi dans un roman, un personnage peut très bien adopter le joual comme façon de parler. Je crois cependant qu’il est important de garder un bon niveau de français pour écrire puisqu’en littérature jeunesse on tente de vouloir aider les lecteurs en français! 

Y a-t-il une ville ou un endroit qui occupe une plus grande place dans vos écrits ? Pourquoi ?

L’Italie, parce que c’est le pays de mes origines.

À ce jour, combien avez-vous écrit d’ouvrages ?

J’ai écrit 18 ouvrages.

Avez-vous écrit des pièces de théâtre ?

Environ 8.

Vos livres sont-ils traduits dans d’autres langues ?

En italien et en anglais.

Vos livres sont-ils vendus à l’étranger ?

Oui, en Italie et en France.

Avez-vous participé à des concours littéraires ? Avez-vous gagné des prix ? Lesquels ?

J’ai gagné les armoiries d’une région d’Italie qui se nomme Marche; j’ai été traduite gratuitement deux fois en italien pour des œuvres qui ont été soulignées, j’ai une page consacrée à l’auteure dans le « Dictionnaire GUÉRIN des poètes d’ici de 1606 à nos jours ».

Des mentions de l’oeuvre GUIDO dans les travaux suivants : 

  • Héritage de Guido dans GuidoLe roman d’un immigrant (2004) de Rita Amabili-Rivet, Tina Mouneimné-Wojtas, Université de Varsovie, 2007 
  • « I am a new born man » – The Theme of Emigration in Some Works by Rita Amabili-Rivet, Marilena Dräcea-Chelsoi, in Canadian History X. Migration, absence, inscription, Roumanie, Editura Universitatii, 2012. 
  • González Dopazo, Olaya La expresión de la identidad cultural en las obras de escritores italo-quebequeses, Çedille. Revista de estudios franceses, Núm. 5, abril-sin mes, 2009, pp. 164-181.

Est-ce important à vos yeux de remporter un prix littéraire ?

C’est encourageant dans un travail qui nous isole souvent et qui est peu valorisé.

Êtes-vous marié ? Avez-vous des enfants ?

Je suis mariée, j’ai 3 enfants et 2 petites-filles.

Avez-vous (eu) un engagement féministe ?

Je suis féministe, mes écrits le sont.

Lisez-vous (avez vu lu) des écrits féministes (si oui, lesquels ?) ?

Oui, des travaux en théologie.

Pensez-vous que l’écrivain a un rôle particulier à jouer dans la société ?

Oui il peut enseigner la paix, l’amour et le partage.

Êtes-vous pratiquant(e) ? Êtes-vous croyant(e) ? Quelle place la religion tient-elle dans votre vie ?

Je suis chrétienne, théologienne. Je n’appartiens à aucune religion. J’ai étudié pour comprendre plus et j’ai découvert des merveilles inconnues parce que non dites. J’ai décidé de faire ma profession en vulgarisant la foi chrétienne. C’est un travail difficile qui me passionne.

Pour ceux et celles qui ont connu des doutes religieux, c’était à quel moment de votre vie, dans quel contexte ?

Le doute est toujours présent dans la foi, c’est un peu l’espace qui nous fait réfléchir. La foi sans le doute est un soupçon de naïveté.

Merci Rita Amabili!