L’AÉQJ adore la littérature jeunesse d’ici et se passionne pour ses membres : artisans et créateurs littéraires essentiels au développement, à l’apprentissage et au mieux-être des jeunes.

La rubrique Auteur.e chouchou existe afin de vous offrir un moment privilégié avec eux. 

Partez donc à la découverte de l’auteure Brigitte Huppen…

Où êtes-vous née et où avez-vous vécu ?

Je suis née à Montréal et j’y ai vécue toute ma vie sauf pour mes étés de l’âge de 7 à 15 ans où je suis allée rejoindre mon père qui habitait à Vancouver.

Enfant, que faisiez-vous de votre temps libre ?

J’adorais regarder les petits bonhommes à la télé, tranquille le matin. Je bricolais, je dessinais, je lisais, j’écoutais de la musique : Julien Clerc, Pierre et le loup, Elton John, mon disque de cornemuse de l’Expo 67… Aussi parfois, je m’ennuyais et je faisais des mauvais coups. Comme couper les cheveux de la voisine, par exemple.

Quand vous étiez enfant, lisiez-vous beaucoup ? Que lisiez-vous ?

Je ne peux pas dire que je lisais beaucoup. Pas de façon boulimique, en tous cas. Je lisais des romans à l’occasion. J’aimais bien la série de livres de la comtesse de Ségur : Les malheurs de Sophie, Les petites filles modèles… Mais je préférais quand même dévorer des albums de bandes dessinées. Les Astérix et les Tintin, en particulier.

Y avait-il des écrivains dans votre entourage familial ? Des artistes ?

Il n’y avait pas d’écrivain dans ma famille, mais tout le monde (ou presque) avait du talent pour le dessin : mon père, ma mère, ma grand-mère paternelle, ma tante Josée, mon oncle Hermann… Mais pas moi. J’ai appris à dessiner avec les mots, à la place.

Y a-t-il des œuvres littéraires qui vous ont influencé ou qui vous influencent encore ?

La seule fois où j’ai pleuré en lisant un roman, c’était lorsque j’avais 8 ou 9 ans et que je terminais La case de l’oncle Tom de Harriet Beecher Stowe; une édition spéciale adaptée pour les jeunes. Ce fut un véritable déclencheur. J’ai réalisé à ce moment à quel point les livres pouvaient être de puissants vecteurs d’émotions. Plus tard, j’ai été profondément bouleversée et charmée par Les quatre filles du Dr. March de Louisa May Alcott. Et récemment, je suis devenue une fan finie des romans à la fois drôles et touchants de Susin Nielsen.

Allez-vous au cinéma ? Quel genre de films aimez-vous ?

Avant la pandémie, oui. Maintenant, je regarde des films à la maison. Selon mon humeur, je peux aussi bien me plonger dans un film exigeant des frères Dardenne que dans un James Bond ou un film d’animation de genre Pixar. N’empêche, il y a des réalisateurs que je préfère et dont j’aime suivre la carrière. Je pense entre autres aux frères Cohen, à Wes Anderson, Denis Villeneuve, Agnès Varda, Ken Loach, Mike Leigh, Pedro Almodovar, Greta Gerwig… Et puis il y a François Truffaut, mon favori, à vie!

Écoutez-vous la radio ?

Beaucoup. En voiture et en préparant le souper.

Avez-vous des animaux ?

J’ai un petit cairn qui s’appelle Ziggy.

Avez-vous toujours rêvé de devenir auteure, ou votre venue à l’écriture jeunesse est un hasard de la vie ?

Enfant et adolescente, je m’amusais à écrire des histoires, mais de là à rêver de devenir autrice… Je croyais que ce n’était pas pour moi. Que je faisais trop de fautes. Que ce serait trop difficile. Et puis, j’avais d’autres intérêts. Notamment, le cinéma. C’est vraiment plus tard, alors que j’étudiais la scénarisation télévisuelle à l’INIS, que ma tutrice (Sylvie Lussier) m’a aiguillée sur la voie de l’écriture pour la jeunesse.

Avez-vous déjà tenu un journal intime ou des carnets où vous releviez des citations, des pensées, vos états d’âme, etc. ?

En effet, j’ai déjà tenu un journal intime lorsque j’étais au secondaire. J’ai noirci quelques cahiers que j’ai encore dans ma bibliothèque aujourd’hui. Je les relis de temps en temps. C’est drôle et pathétique à la fois. J’y parle beaucoup de mes amies, des garçons, de ma mère, des profs et… de mes cheveux! J’entretenais une réelle obsession capillaire.

À quel moment, dans votre vie, avez-vous commencé à écrire ?

À l’école primaire. En quatrième année, plus précisément. J’ai pondu une espèce de conte de fées un peu tordu qui parlait en réalité du divorce de mes parents. Je l’ai donné à lire à ma professeure qui a beaucoup ri, mais pas parce que c’était drôle. Je ne lui en veux pas. Elle avait raison, c’était très mauvais.

Avant la publication de votre premier livre, aviez-vous publié dans des revues ?

Oui. J’ai d’abord publié une nouvelle intitulée « D’un père à l’autre » dans la revue littéraire Main Blanche de l’UQAM. J’ai ensuite publié un conte pour les 3 à 6 ans intitulé Bisous, s’il vous plaît! dans la revue Lurelu.

À ce jour, combien avez-vous écrit d’ouvrages ?

En comptant seulement mes textes publiés et mes scénarios tournés. J’ai écrit un conte, deux nouvelles, deux romans et neuf scénarios d’épisodes pour des téléséries jeunesse (Bric-à-Brac, Allô Pierre-L’eau, Kaboum).

Avez-vous participé à des concours littéraires ? Avez-vous gagné des prix ? Lesquels ?

Ma nouvelle « D’un père à l’autre » a remporté le 3e prix du concours de nouvelles de la revue Main Blanche. Mon conte « Bisous, s’il vous plaît! » a remporté le premier prix du concours annuel de la revue Lurelu. Et mon premier roman, Vlad et moi et les nids-de-poule, a remporté le prix Cécile Gagnon en 2010.

Quand une idée jaillit, prenez-vous des notes ?

Absolument! Pour commencer, j’ai peur de l’oublier, mon idée. Alors je la couche tout de suite sur du papier. Et puis ça me permet de voir, à la quantité de notes que je prends, si cette idée est mince ou dodue, si je peux faire un peu ou pas mal de millage avec elle.

Pour écrire, vous inspirez-vous de films, d’émissions télé ou de livres que vous lisez ?

Oui! Je m’inspire de tout ce qui peut être en lien avec mon projet, mon sujet. Autant un morceau de musique, un livre, un film, une photo qu’une conversation dont j’ai été témoin dans le métro ou un article dans un journal peut m’inspirer. Je suis une éponge lorsque je suis en mode création.

En cours d’écriture, réécrivez-vous beaucoup ?

Oui! L’écriture c’est de la réécriture disait je ne sais plus qui (désolée). Dans mon cas, c’est tout à fait vrai.

Vous servez-vous du dictionnaire ?

Oui. De plusieurs dictionnaires différents, même.

Une fois votre journée d’écriture achevée, que faites-vous ?

Je promène mon chien et je prépare le souper.

Savez-vous si certains de vos écrits ont été intégrés dans des programmes de littérature du primaire ou du secondaire ?

Mon livre Vlad et moi… n’a pas été intégré dans des programmes de littérature du primaire, mais j’ai eu vent que quelques enseignantes l’avaient fait lire aux élèves de leur classe pour l’étudier. Et cela m’a beaucoup touchée.

Pourquoi faites-vous partie d’une association comme l’AÉQJ ? Cela vous aide-t-il à vous donner une visibilité, à mieux faire la promotion de vos livres, à avoir accès à des fonds, à participer à des événements publics ?

Le métier d’autrice se pratique en grande partie dans la solitude. Ce qui me convient très bien. Mais à un moment donné, j’ai besoin de sentir que je fais partie d’une communauté de personnes qui vivent des expériences semblables aux miennes. J’aime savoir qu’au besoin je serai soutenue, guidée et comprise par mes pairs.

Merci Brigitte!