L’AÉQJ adore la littérature jeunesse d’ici et se passionne pour ses membres : artisans et créateurs littéraires essentiels au développement, à l’apprentissage et au mieux-être des jeunes.

La rubrique Auteur.e chouchou vous offre un moment privilégié avec eux. 

Partez donc à la découverte de l’auteure Catherine Lavallée…

Lorsque vous étiez jeune, vouliez-vous devenir écrivaine ?

D’aussi loin que je me souvienne, devenir auteure a toujours été mon plus grand rêve.

Parlez-nous de votre parcours scolaire et des choix d’études que vous avez faits.

Consciente qu’il était difficile pour un écrivain de vivre uniquement de son travail, j’ai entamé des études collégiales en analyses biomédicales après le secondaire. Intéressée par l’anatomie humaine, je trouvais fascinant d’en apprendre autant sur les cellules du corps et sur les différents tests utilisés pour identifier des bactéries et participer au diagnostic des maladies. Je n’ai donc aucune formation en écriture, seulement une passion qui ne s’est jamais éteinte.   

Jeune, lisiez-vous beaucoup ? Quel genre de livres ?

Oui, je lisais énormément. J’aimais particulièrement les romans fantastiques et les bandes dessinées.

Quels sont vos auteurs préférés ?

J’adore Jojo Moyes et Serge Brussolo.

Avez-vous des animaux?

Oui, j’ai deux petits chiens. Ils m’ont d’ailleurs inspiré deux contes dans mon recueil jeunesse « Bêtement attachants».

Avez-vous des thématiques préférées ou des obsessions liées à l’écriture ?

Je m’intéresse particulièrement aux enjeux sociaux et à l’ouverture aux autres. Je veux que mes lecteurs se questionnent sur les morales et les sujets abordés dans mes textes et qu’ils fassent preuve de respect et de tolérance face à la différence. Et sinon, j’aime beaucoup utiliser des animaux pour mes personnages.

Selon vous, peut-on écrire sur n’importe quel sujet en littérature jeunesse ?

Oui. L’écriture est un fabuleux moyen de communication et la littérature jeunesse est une excellente façon d’aborder des sujets chauds. Évidemment, il faut adapter sa plume au public cible, mais je pense que tous les sujets peuvent être au cœur d’une histoire s’ils sont amenés correctement et avec délicatesse. 

Croyez-vous que l’auteur jeunesse doive adopter le langage de ses lecteurs ? Pourquoi ?

Je crois qu’il est essentiel d’adapter son vocabulaire au public cible, mais qu’il ne faut pas non plus sous-estimer l’intelligence de nos jeunes lecteurs. L’apprentissage de nouveaux mots se fait principalement par la lecture et il est important d’enrichir leurs connaissances de la langue française en utilisant un vocabulaire riche et varié.

Aimez-vous travailler en collaboration avec l’illustrateur ?

Oui! Regarder mes personnages prendre vie à travers de magnifiques images me procure un sentiment extraordinaire!

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut écrire et publier pour la jeunesse ?

Mon meilleur conseil serait de persévérer et de poursuivre l’écriture malgré les refus. Cela peut prendre un certain temps avant de trouver un éditeur et d’avoir enfin votre chance, mais cela ne signifie pas que vous ne possédiez pas le talent nécessaire. Parfois, nos premiers textes sont plus maladroits… Il faut continuer d’écrire et d’envoyer vos manuscrits, car éventuellement, un éditeur croira en vous.

Si j’envoie un manuscrit chez un éditeur et que je n’ai jamais publié, à quoi dois-je m’attendre ? Combien de temps cela prendra-t-il avant d’obtenir une réponse ?

Avoir une réponse après l’envoi de votre manuscrit peut prendre quelques semaines à quelques mois. Je ne pense pas que cela pose problème pour un éditeur si vous n’avez encore jamais publié. S’il voit du potentiel dans votre travail et que celui-ci concorde avec les collections que sa maison d’édition offre aux lecteurs, vous aurez votre chance.

Vous a-t-on déjà refusé un manuscrit ?

Oui, souvent.

Est-ce important à vos yeux de remporter un prix littéraire ?

C’est effectivement l’un de mes objectifs. Remporter un prix littéraire est une distinction très valorisante et j’espère en arriver là un jour. C’est toujours agréable de savoir que notre travail est apprécié.

Avez-vous une opinion à propos des mauvaises critiques ?

Je crois que les mauvaises critiques, bien qu’elles puissent parfois être difficiles à digérer, sont nécessaires. Elles nous aident à nous corriger et à améliorer notre travail. Bien entendu, elles doivent être constructives, car on ne peut pas modifier sa plume sans explications utiles.  

Vous a-t-on encouragée ou découragée d’écrire ?

Mes parents m’ont encouragé à poursuivre l’écriture, mes amies ont lu tous mes contes et mon mari m’a soutenu et m’a accompagné durant tout le processus littéraire, la recherche de l’éditeur et la publication. Il a toujours cru en moi et a partagé cette aventure à mes côtés.

Où puisez-vous vos idées et votre inspiration ?

L’inspiration est partout autour de moi. Chaque situation dans une journée peut devenir le déclencheur d’une nouvelle histoire.

Quand vous commencez à écrire une histoire, la connaissez-vous en entier ou improvisez-vous au fur et à mesure ?

Je planifie toujours les grandes lignes de mes histoires, mais je ne connais jamais chaque détail en entier. Je crois qu’il est important d’improviser un peu pour avoir du plaisir et se surprendre soi-même.

Quelle partie d’un texte est la plus difficile à écrire ? Le début ? La fin ? Le milieu ?

Le début, assurément! 

Faites-vous lire votre manuscrit ? À qui ?

Oui. Je fais toujours lire mes manuscrits à mon mari et à mes amies de confiance. Je sais qu’ils sauront me donner une opinion sincère, qu’elle soit positive ou négative. 

Pensez-vous que l’écrivain a un rôle particulier à jouer dans la société ?

Oui, bien sûr! Il en a même plusieurs! L’auteur influence les lecteurs par ses idées et sa prise de position sur divers sujets qu’il aborde dans ses textes. Il participe à l’enseignement et à la défense de la langue française, mais plus que tout, il a pour rôle de divertir les lecteurs et d’enrichir la littérature et culture québécoises. 

Que répondez-vous à ceux qui pensent que la littérature jeunesse est inférieure à celle destinée aux adultes ?

Je ne crois pas que la littérature jeunesse soit inférieure, mais plutôt différente. Elle a un objectif tout autre que celle destinée aux adultes. La littérature jeunesse est l’ouverture à l’univers romancier qui fera rêver les enfants et épanouir leur imaginaire. De plus, apprendre à lire est l’un des plus grands défis de l’enfance et les jeunes lecteurs découvriront s’ils apprécient la lecture à travers les textes qu’ils liront. C’est important de valoriser ce type de littérature, car nous voulons qu’ils continuent à lire bien après leur passage à l’école.