L’AÉQJ vous présente, à travers une entrevue exclusive, l’un de ses membres et, en fait, son auteur chouchou! Aujourd’hui, Sylvie Roberge répond à nos questions!
OÙ ÊTES-VOUS NÉ ET OÙ AVEZ-VOUS VÉCU ?
Je suis née et j’ai grandi à Charny, sur la rive sud de Québec. Nous demeurions dans une grande maison où ma mère avait elle-même grandi. Le terrain était vaste et descendait vers la rivière Chaudière. J’adorais explorer la nature environnante avec mon grand frère et aller admirer les Chutes de la Chaudière, à quelques minutes de marche de la maison.
PARLEZ-NOUS DE VOTRE PARCOURS SCOLAIRE ET DES CHOIX D’ÉTUDES QUE VOUS AVEZ FAITS.
Mon enfance passée à jouer dans la forêt et le bord de la rivière, ont influencé mon choix à la sortie de l’école secondaire. J’ai donc effectué une formation en techniques forestières et j’ai exercé ce métier quelques années. C’est lorsque que mes enfants étaient petits que j’ai redécouvert ma passion d’écrire en suivant un cours de création littéraire.
À QUEL MOMENT DANS VOTRE VIE, AVEZ-VOUS COMMENCÉ À ÉCRIRE ?
Mon premier « ouvrage » était un mini dictionnaire de 1 pouce carré et de 5 pages à l’âge de 8 ans ! J’ai toujours aimé les travaux d’école en français, et dès la vingtaine, je rédigeais des journaux de voyage. Ma première publication officielle fut un récit de voyage dans une revue de vélo en 1991.
À QUEL ÂGE AVEZ-VOUS ÉCRIT VOS PREMIERS « VRAIS ROMANS » ?
Environ 45 ans. Comme quoi, il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves !
QU’EST-CE QUI VOUS A POUSSÉ À ÉCRIRE ?
Les innombrables petits romans que j’ai lus à mes enfants. Un jour, je me suis dit que c’était à mon tour de publier !
OÙ PUISEZ-VOUS VOTRE INSPIRATION ?
Pour ma série Les aventures de Emma et Anne, je me suis largement inspirée de mes enfants et de leurs propres aventures. Mes voyages m’inspirent beaucoup également, mais je trouve que l’inspiration dans toute sa splendeur vient à moi par surprise : une phrase lue ou entendue, le regard d’un visage croisé dans la rue ou bien souvent, une pensée qui me chatouille au réveil.
DANS QUEL ÉTAT ÊTES-VOUS QUAND VOUS ÉCRIVEZ ? FATIGUÉE, EXALTÉE, IMPATIENTE, ETC.?
Excellente question ! Quelques fois, c’est carrément pénible de mettre en ordre le fouillis d’idées ! L’étape qui me comble le plus, est le brouillon. Déverser l’histoire sur papier (j’écris mon brouillon à la main) et la faire naître, m’apporte une grande joie. C’est là où je me dis que je suis la fille la plus heureuse de la terre !
PROCRASTINEZ-VOUS SOUVENT QUAND VIENT LE TEMPS D’ÉCRIRE ?
Si je reste à la maison, je n’accomplis rien… trop de distractions et de tâches ménagères. Alors, je me réserve des moments dans mon agenda pour m’évader. J’écris souvent dans le même café à Rimouski où les divans sont confortables, la musique douce et le chocolat chaud excellent ! Dès que je m’y installe, mon crayon prend vie !
LEQUEL DE VOS PERSONNAGES VOUS RESSEMBLE LE PLUS ?
Il y a certainement un peu de moi dans tous les personnages. Par contre, j’ai un faible pour Tante Dorothée.
QUELLES SONT LES ERREURS COMMISES DANS VOS PREMIERS TEXTES, ET QUE VOUS VOUS GARDEZ BIEN DE COMMETTRE DE NOUVEAU ?
De partir à l’aveuglette sans un plan même sommaire.
QUAND VOUS ÉTIEZ ENFANT, LISIEZ-VOUS BEAUCOUP ? QUE LISIEZ-VOUS ?
Je lisais énormément. J’ai lu tous les Martine et plusieurs contes de la Comtesse de Ségur. J’aimais beaucoup aussi les livres d’aventures tels que la série Bob Morane. Et naturellement, mon prénom m’a incité à lire les Sylvie. Je voulais devenir hôtesse de l’air comme l’héroïne de cette série.
AVEZ-VOUS TOUJOURS RÊVÉ DE DEVENIR AUTEURE, OU VOTRE VENUE À L’ÉCRITURE JEUNESSE EST UN HASARD DE LA VIE ?
J’ai longtemps eu une vision romantique de la vie d’un auteur. Je me voyais confortablement installée dans un chalet sur le bord d’un lac et n’avoir aucune autre responsabilité que d’écrire des romans à succès !
COMBIEN DE TEMPS AVEZ-VOUS MIS À POUVOIR PUBLIER VOTRE PREMIER ÉCRIT JEUNESSE ? ÉTAIT-CE UN ROMAN ? UN ALBUM ? UNE BANDE DESSINÉE ?
Il a fallu trois ans avant que mon premier roman Le secret de l’île aux amoureuxde la série Les aventures de Emma et Annesoit publié. J’avais eu le temps d’en écrire deux autres entretemps et l’éditeur avait été charmé par le potentiel de la série. Dix ans plus tard, Le secret de l’Île aux amoureuxen est à sa troisième édition et la série compte maintenant 8 titres et un neuvième est à paraître en avril 2019.
AIMEZ-VOUS TRAVAILLER EN COLLABORATION AVEC L’ILLUSTRATEUR ?
Oui, beaucoup ! Je suis toujours étonnée lorsque l’illustratrice réussit à imager les mots que j’aligne. Le résultat est très souvent semblable aux images dans ma tête et ça, ça m’épate !
SELON VOUS, QU’EST-CE QUI FAIT LE SUCCÈS DANS LE DOMAINE DE L’ÉCRITURE JEUNESSE ?
Le sujet du livre dans lequel le jeune lecteur doit se reconnaitre, et la page couverture.
CROYEZ-VOUS QUE L’AUTEUR JEUNESSE DOIVE ADOPTER LE LANGAGE DE SES LECTEURS ? POURQUOI ?
Personnellement, je crois à un langage pas trop populaire dans les dialogues en incorporant quelques expressions bien sûr, mais l’auteur n’a pas besoin de parler à la mode pour se faire aimer des jeunes lecteurs. Au contraire, le livre a pour but, en plus du divertissement, d’élargir le vocabulaire.
QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS À QUELQU’UN QUI VEUT ÉCRIRE ET PUBLIER POUR LA JEUNESSE ?
De la patience et de la passion !
POURRIEZ-VOUS NOUS RACONTER VOS DÉBUTS DANS L’ÉCRITURE ?
J’ai écrit un premier manuscrit et après un an, aucuns éditeurs ne m’avaient répondu favorablement, mais j’ai continué à écrire car je ne pouvais plus me séparer de mes deux héroïnes Emma et Anne ! Lorsque le premier manuscrit a trouvé preneur, deux autres étaient prêts !
SUR QUEL.S SUJET.S OU THÉMATIQUE.S AVEZ-VOUS COMMENCÉ À ÉCRIRE ? POURQUOI ?
Mon premier roman se passe au Bas-St-Laurent parce que c’est là où je vis et j’adore ma région. Les romans de la série Les aventures de Emma et Anneont en commun des aventures en plein air, car je suis une amatrice d’activités de plein air.
QUELS RAPPORTS ENTRETENEZ-VOUS AVEC VOS ÉDITEURS (STRICTEMENT PROFESSIONNELS, AMICAUX…) ?
Tous mes éditeurs étaient autant des conseillers que des amis. Il y avait beaucoup de respect entre nous. Maintenant que je suis aussi éditrice, j’essaie de recréer le même sentiment de confiance.
EST-CE VOUS QUI CHOISISSEZ LA COUVERTURE DE VOTRE LIVRE ?
Oui.
COMMENT LE LIVRE EST-IL ILLUSTRÉ ? Y PARTICIPEZ-VOUS ?
Oui, afin que les illustrations reflètent bien ma pensée.
EST-CE TOUJOURS VOUS QUI CHOISISSEZ LE TITRE DE VOS HISTOIRES ?
Oui.
À CE JOUR, COMBIEN AVEZ-VOUS ÉCRIT D’OUVRAGES ?
13… une chance que je ne suis pas superstitieuse !
AVEZ-VOUS DES ROMANS QUI ONT ÉTÉ RÉÉDITÉS ? SI OUI, COMBIEN, ET LESQUELS ?
4 des romans Emma et Anneont été réédités.
QUEL EST VOTRE ROMAN QUI S’EST LE MIEUX VENDU ?
Mystère aux Appalaches. Plusieurs écoles l’achètent encore à chaque année.
SAVEZ-VOUS SI CERTAINS DE VOS ÉCRITS ONT ÉTÉ INTÉGRÉS DANS DES PROGRAMMES DE LITTÉRATURE DU PRIMAIRE OU DU SECONDAIRE ?
Effectivement, Mystère aux Appalachesest étudié chaque année par des classes du Collège Beaubois. Mes romans Emma et Annepossèdent chacun un guide pédagogique dont se servent les enseignants. Le secret de l’île aux amoureuxa lui aussi fait l’objet d’un projet dans ma ville de résidence, Rimouski.
POURQUOI FAITES-VOUS PARTIE D’UNE ASSOCIATION COMME L’AÉQJ ? CELA VOUS AIDE-T-IL À VOUS DONNER UNE VISIBILITÉ, À MIEUX FAIRE LA PROMOTION DE VOS LIVRES, À AVOIR ACCÈS À DES FONDS, À PARTICIPER À DES ÉVÉNEMENTS PUBLICS ?
Écrire est un métier solitaire, et faire partie d’une association influence grandement la motivation, la visibilité et surtout, il y a le plaisir de connaitre d’autres passionnés comme nous !
À QUOI CORRESPOND, SELON VOUS, LE RÔLE SOCIAL DE L’ÉCRIVAIN, SPÉCIALEMENT EN LITTÉRATURE JEUNESSE ?
Lire permet de s’évader des soucis quotidiens, ce qui favorise un état de calme et une meilleure concentration au travail, selon moi. La lecture apporte une réflexion quant à notre réaction devant une situation nouvelle en nous transposant dans les aventures de notre personnage préféré. L’écrivain devient alors une sorte de mentor populaire faisant de chacun de nous des personnes meilleures. L’auteure jeunesse atteint le même objectif avec les enfants en adaptant l’histoire à leur univers.
POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DU LIVRE PRÉFÉRÉ QUE VOUS AVEC PUBLIÉ ?
Comme je le dis souvent, mes livres sont comme mes enfants, je n’en ai pas de préféré, mais chacun d’eux possèdent dans ses pages une personnalité propre qui me charme. Pour n’en nommer qu’un, Le journal de Mamie Vigneaum’émeut à chaque lecture car il ravive des souvenirs de voyage et véhicule une morale qui m’est chère : l’héritage culturel d’une grand-maman à sa petite fille.
POUVEZ-VOUS EN RÉSUMER L’HISTOIRE ?
L’intrigue se déroule aux Îles de la Madeleine (un paradis que j’ai visité à trois reprises sans jamais être déçue) et met en vedette mes deux héroïnes, Emma et Anne, qui, accompagnées de leur amie madelinoise et ses innombrables cousins et cousines, exécutent la mission de Mamie Vigneau. À l’aide du journal intime de celle-ci, décédée depuis longtemps, les jeunes découvrent les Îles sous tous ses aspects : la mer, le sable, le vent et ses habitants. Les adultes participeront aussi à la mission de Mamie Vigneau et en retireront également une belle leçon.
POUVEZ-VOUS DÉCRIRE LES PERSONNAGES ?
Les cousines Emma et Anne, sont toujours ouvertes à de nouvelles aventures, et Samuel, le petit frère d’Anne, possède plus d’un tour dans son sac pour taquiner sa grande sœur et faire rire les adultes. Madeleine, l’amie d’Emma et Anne, est expressive et fidèle à la mémoire de sa grand-mère. Les parents de Madeleine sont à l’image des Madelinots : généreux et accueillants.
POURQUOI AVEZ-VOUS ÉCRIT CE LIVRE ?
Pour rendre hommage à ce merveilleux archipel et à ses habitants.
LE FAIT D’AVOIR EU DES ENFANTS A-T-IL INFLUÉ SUR VOTRE ACTIVITÉ LITTÉRAIRE ? SI OUI, DE QUELLE MANIÈRE ?
Assurément ! C’est ce qui m’a orienté vers la littérature jeunesse.
LES MEMBRES DE VOTRE FAMILLE LISENT-ILS VOS LIVRES ?
Oui, ce sont mes premiers fans !
PARTICIPEZ-VOUS SOUVENT À DES SALONS DU LIVRE ? POURQUOI ?
J’adore rencontrer les gens dans les Salons du livre et autres petits événements littéraires. Les gens sont souvent intimidés lorsqu’il rencontre un auteur et je m’efforce de les rassurer sur notre nature humaine ! Rencontrer de jeunes lecteurs dans les écoles est aussi très gratifiant et ils m’impressionnent souvent par leur vivacité d’esprit et leur ouverture sur le monde.
OÙ ALLEZ-VOUS EN VACANCES ?
Dans les parcs du Québec et du Canada, et quelques fois en Europe quand le compte en banque nous le permet.
AVEZ-VOUS DES ANIMAUX ?
J’ai un gros matou gâté pourri ! J’aime tous les animaux, je voulais être vétérinaire lorsque j’étais petite!