Depuis plus de 30 ans, l’AÉQJ se passionne pour la littérature jeunesse d’ici et ses créatrices et créateurs.

Cette rubrique, Auteur.e chouchou de l’AÉQJ, se veut un contact privilégié pour les jeunes lectrices, lecteurs et leurs différents intervenants, afin de mieux connaître ses membres, auteur.e.s  jeunesse québécois et de la francophonie canadienne!

Découvrez donc l’auteure Émilie Scotto…

 

Jeune, lisiez-vous beaucoup ? Quel genre de livres ?

Oui ! Je me souviens encore du premier livre que j’ai été capable de lire seule à 6 ans. Il s’appelait « Les oiseaux », je crois.

Je lisais beaucoup les classiques de Walt Disney, la bande à Picsou, Pif et Hercule, les BD comme les Schtroumpfs, Astérix et Obélix, Gaston Lagaffe, des albums jeunesse divers, la bibliothèque rose, etc.

 

À quel moment, dans votre vie, avez-vous commencé à écrire ?

J’ai commencé à écrire au début de ma trentaine. J’ai écrit mes premières lignes quand mes enfants avaient 3 ans et 8 mois.

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ? Y a-t-il eu un événement déclencheur ?

Devenir maman m’a fait redécouvrir toute la richesse des livres pour enfants et je dois avouer que je suis tombée amoureuse du toutou rhinocéros de mon plus jeune. Arthur (c’est le nom que je lui ai donné) est devenu mon premier personnage (et ma première illustration) ! J’ai eu le goût d’essayer d’écrire quelques lignes, juste pour voir, sur un coin de table pendant des vacances en France, chez mes parents, l’été 2014. Et je n’ai jamais arrêté depuis !

 

Avez-vous participé à des concours littéraires ? Avez-vous gagné des prix ? Lesquels ?

J’ai gagné le prix Coup de cœur pour mon texte « Charlotte et Bergamote » au concours de création littéraire « En toutes lettres » de la bibliothèque de Blainville, en 2016. C’est en partie grâce à cet événement que je publie mon premier album aujourd’hui ! Ils m’ont confirmé dans mon choix de me lancer dans ce projet. Le chemin a été long, mais j’y suis parvenue.

 

Combien de temps avez-vous mis à pouvoir publier votre premier écrit jeunesse ?

Cela a pris 8 ans, la pandémie ayant prolongé le délai.

 

Quand vous commencez à écrire une histoire, la connaissez-vous en entier ou improvisez-vous au fur et à mesure ?

Je la connais rarement en entier. J’ai souvent juste un titre, un contexte, une phrase ou seulement une fin. Mes personnages me soufflent ensuite le reste de leur histoire. C’est ça que j’aime dans l’écriture.

 

Où écrivez-vous ?

Principalement dans mon bureau ou dans un café près de chez moi.

 

Avez-vous besoin d’une ambiance de travail, d’un lieu ou d’un rituel d’écriture pour vous plonger dans l’écriture ?

Absolument. Je vais souvent travailler dans un café. Je n’ai plus d’excuses, et surtout, je suis loin de ma liste de choses à faire à la maison!

Sinon, j’aime bien travailler avec de la musique d’ambiance de café ou du jazz. Ça m’aide à me concentrer et à rester dans ma bulle. Pour me féliciter de ma période d’écriture, je me gâte avec un carré de chocolat ou du Nutella (chut !).

 

Vous arrive-t-il de vous relire et de trouver votre texte mauvais ?

Oui, inévitablement. Même si cela est désagréable, cela me force à retravailler mon texte pour qu’il finisse par être la meilleure version de lui-même.

 

Quelles sont les erreurs commises dans vos premiers textes, et que vous vous gardez bien de commettre de nouveau ?

De soumettre un texte trop rapidement. Trop emballée par un nouveau texte, je pensais (à tort !) que j’avais déjà ma version finale. J’ai donc souvent envoyé aux maisons d’édition des textes médiocres et inachevés !

 

Avez-vous un droit de regard sur le choix de l’illustrateur ?

Oui et j’ai beaucoup apprécié mes discussions avec mon éditrice, Laurence-Aurélie Thérioux-Marcotte. C’est elle qui m’a proposé Christine Battuz, que je ne connaissais pas. Et je suis ravie, j’adore son travail !

 

Comment le livre est-il illustré ? Y participez-vous ?

Oui. C’était important pour les éditrices de mon premier album que je puisse participer au choix de l’illustratrice et donner mon avis à certaines étapes de la création. J’ai eu cette chance. Découvrir les premières esquisses était une expérience incroyable !

 

Vous a-t-on déjà refusé un manuscrit ?

ABSOLUMENT… Et heureusement ! Quand je relis mes textes du début, je comprends pourquoi.

 

Procrastinez-vous souvent quand vient le temps d’écrire ?

OUI ! Sauf pour le 1er jet. C’est quand les étapes du travail de réécriture deviennent plus ardues que je procrastine le plus. J’ai tendance à repousser les périodes de travail qui me demandent beaucoup de concentration. Elles sont moins stimulantes que les débuts du processus de création.

 

Écrivez-vous sur de longues périodes (plusieurs heures) par jour ?

Malheureusement, non. Avec mon travail à temps plein et ma vie de famille, je n’ai pas ce luxe. Je travaille plusieurs heures d’affilée un lundi sur deux quand je suis en congé. Autrement, j’essaie de travailler au moins 20 minutes, 2 fois par semaine. C’est très peu, mais c’est mieux que rien. Me fixer de petits objectifs me permet de me mettre au travail plus souvent.

 

Quelqu’un vous aide-t-il à écrire ?

Je travaille avec une coach littéraire, à qui je remets mon texte quand je pense qu’il est terminé. J’ai besoin d’une paire de lunettes neuves qui pourra lire mon texte avec un autre regard que le mien pour creuser une idée ou explorer une avenue à laquelle je n’avais pas pensé. J’aime beaucoup ce travail en duo. J’apprends énormément et cela est m’aide à améliorer mon écriture.

 

Y a-t-il des manuscrits qui dorment dans vos tiroirs ? Pourquoi ?

Toujours ! Je peux passer de longues périodes sans toucher à un texte. Un temps de repos nécessaire pour prendre du recul. Donc entre temps, j’ai d’autres idées d’histoires qui émergent. La difficulté est d’écrire un texte à la fois et de ne pas tomber dans le piège d’être toujours dans les 1ers jets très stimulants… Sinon, aucun texte n’aurait de fin !

 

Le fait d’avoir eu des enfants a-t-il influé sur votre activité littéraire ? Si oui, de quelle manière ?

Absolument. Ils m’ont permis de redécouvrir les livres jeunesse avec mes yeux d’adulte, de me replonger dans mes livres d’enfance (que je partage avec eux) et d’avoir de gros coup de cœur pour beaucoup d’albums !

Nous avons beaucoup de plaisir ensemble autour des livres, qui sont aussi des sources d’inspirations et d’admirations.

 

Merci Émilie! Et… bon anniversaire! 🎂

 

Bibliographie

NOTE : Vous pouvez cliquer sur l’image pour consulter son livre jeunesse sur le site de Les libraires.