L’AÉQJ adore la littérature jeunesse d’ici et se passionne pour ses membres : artisans et créateurs littéraires essentiels au développement, à l’apprentissage et au mieux-être des jeunes.
La rubrique Auteur-e chouchou existe afin de vous offrir un moment privilégié avec eux.
Partez donc à la découverte de l’auteure Andrée-Anne Cyr, finaliste du Prix Cécile-Gagnon 2021, volet album!…
À quel moment avez-vous commencé à écrire ?
J’ai toujours aimé écrire, j’ai une imagination débordante et des projets plein la tête. Quand j’étais jeune, ayant beaucoup de difficultés en français, je me disais que ce travail ne m’était pas destiné. Malgré tout, cela ne m’empêchait pas d’écrire pour moi presque quotidiennement. Ce n’est qu’après l’université que je me suis mise à écrire plus professionnellement et à essayer de faire publier mes manuscrits.
Y a-t-il des écrivains qui vous ont influencé?
Enfant, je voulais écrire des romans policiers comme Christine Brouillette avec les descriptions romanesques et enivrantes de Lucy Maud Montgomery. Puis, j’ai vieilli et j’ai étudié en éducation à la petite enfance. J’ai découvert des auteurs comme Robert Munch qui faisaient rire à tout coup les enfants. En voyant leurs yeux briller, j’ai eu le gout de recréer cet effet chez eux.
Comment a débuté votre parcours dans le monde de l’édition jeunesse?
J’ai fait mes études universitaires en adaptation scolaire et sociale. J’ai découvert le plaisir d’inventer des histoires à mes élèves pour leur apprendre des notions plus difficiles C’est de cette façon qu’est née ma première publication Émile au village des nombres. J’étais alors en congé de maternité et, avec une bonne amie qui venait passer du temps avec moi, nous avons écrit ce livre. Nous l’avions d’abord écrit pour aider les jeunes avec qui nous travaillions. Voyant une lacune littéraire en cette matière, nous avons fait les démarches auprès de plusieurs maisons d’édition et nous avons eu la chance d’avoir une réponse positive.
Que s’est-il passé entre votre première et votre deuxième publication?
La vie a filé à la vitesse de l’éclair, j’ai eu 2 autres enfants. Dès qu’ils faisaient la sieste j’écrivais, mais aucun projet n’a été publié. La peur du refus étant rendue trop grande, je me suis découragée. Il a fallu qu’un drame se produise dans ma famille pour que je retrouve le courage d’envoyer ma proposition d’album jeunesse à une maison d’édition. Jusqu’alors j’avais toujours trouvé, dans la littérature jeunesse, des livres qui me permettaient d’aborder les sujets délicats avec mes enfants. Le deuil d’un nouveau-né était difficilement explicable et je n’avais pas trouvé le soutien littéraire que je souhaitais. J’ai pensé que la publication de l’histoire que j’avais inventée pour mes enfants pourrait servir à d’autres familles pour les aider, à leur tour, à expliquer cette situation.
Selon vous, peut-on écrire sur n’importe quel sujet en littérature jeunesse ?
Depuis le début de ma carrière avec les enfants, j’ai constaté l’importance de la littérature jeunesse. Elle m’a permis de dédramatiser des situations, de trouver des solutions, de faire vivre des émotions, d’aborder des sujets délicats et de faire voyager les enfants. Je pense qu’il est possible et même primordial de proposer des livres jeunesse qui traitent de tous les sujets. Mon expérience avec les enfants de différents âges m’a fait comprendre que ces derniers saisissent les situations beaucoup plus que nous le pensons.
Le fait que vous écriviez était-il bien vu auprès de votre entourage ?
Les membres de ma famille sont tous très fiers lorsque mes publications sortent. Mes parents achètent des exemplaires pour les distribuer à leur entourage et ils en parlent pendant des semaines! Mes enfants et mon conjoint sont aussi de grands admirateurs de mon travail. Lorsque l’enseignant de mon plus vieux a utilisé mon livre pour faire une activité en classe, il ne tenait plus en place!
Est-ce que vous montrez vos projets d’écriture en cours de processus?
Au début, je ne montrais jamais mes projets en cours d’écriture. J’attendais d’avoir des réponses des maisons d’édition. J’avais beaucoup trop peur du jugement et des critiques négatives. D’ailleurs la première fois que j’ai osé montrer mes textes à une amie, ce fut tellement décevant que j’ai attendu plusieurs années avant de retenter l’expérience. C’est mon conjoint, avec beaucoup de patience, qui m’a fait découvrir la pertinence de présenter mes ébauches de travail en cours de processus. Avec le temps, j’ai compris que mon entourage peut m’apporter beaucoup si je choisis des personnes de confiance. J’ai compris que cela peut être profitable de présenter mes textes et d’écouter les critiques constructives qu’ils m’apportent.
Quelle place prend l’écriture dans votre vie?
L’écriture prend une place énorme dans ma vie autant sur le plan personnel que sur le plan professionnel. J’ai commencé à écrire un journal intime très jeune et je continue à le faire à temps perdu. J’écris aussi un journal « des bons coups » à chacun de mes 3 fils ainsi qu’une lettre pour leur anniversaire décrivant leur parcours de l’année. J’espère que ces derniers partageront le plaisir de lire ces lettres avec moi plus tard!
Professionnellement, je me suis déjà impliquée dans une revue, à titre de pédagogue, pour les parents qui choisissent de faire l’école à la maison. Maintenant, j’écris des histoires dans l’espoir d’évoquer des images intéressantes chez les enfants et éventuellement, être publié.
Pourquoi faites-vous partie de l’AÉQJ ?
Je tenais à faire partie de l’AÉQJ parce que personne de mon entourage n’est dans le domaine littéraire. J’avais le gout d’avoir accès aux formations, de faire connaissance et d’échanger avec des personnes qui partagent ma passion.
Pratiquez-vous un autre métier que celui d’écrivain?
Je suis actuellement parent-éducateur pour mes enfants. Depuis maintenant 4 ans, je fais l’enseignement à la maison, ce qui occupe la plupart de mon temps. Je continue aussi de pratiquer mon métier d’orthopédagogue en accueillant des élèves chez moi pour des cours privés. Depuis quelque temps, j’ai choisi de m’investir dans ma carrière d’auteure. Afin de me sentir moins « imposteur » et de me perfectionner, je me suis inscrite à des cours de littérature. Ceux-ci me permettront d’être plus consciente de mes forces et de mes faiblesses de sorte que j’aurai un meilleur jugement sur les manuscrits que j’ai déjà rédigés ainsi que sur mes projets à venir.
Merci Andrée-Anne!
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