Cette semaine, ma chronique porte sur la plus récente publication de l’auteure Maryse Pagé : Rap pour violoncelle seul.

En voici tout d’abord les informations de base…

Titre : Rap pour violoncelle seul

Auteure : Maryse Pagé ; illustrations : Catherine Marchand (inspirées de photos de Nick Cooper)

Résumé : Condamné à effectuer des travaux communautaires, Malik se retrouve dans une résidence pour aînés auprès d’un vieil homme détestable qu’il n’a nulle envie de connaître. Sous la petite délinquance de l’un et l’aigreur de l’autre se cache une sensibilité qui, peu à peu, transformera cette relation forcée en amitié sincère.

Du parcours difficile de Malik, marqué par les séjours en famille d’accueil, la pauvreté et la désertion d’une mère alcoolique peinant à élever son fils, Maryse Pagé sait extraire la matière susceptible de questionner nos propres existences. Avec tendresse et humour, elle nous démontre qu’une rencontre peut changer le cours d’une vie.

Maryse Pagé est scénariste, recherchiste et romancière. Rap pour violoncelle seul est son premier roman chez Leméac.

Éditeur : Leméac

Public cible : 13 ans et plus

Parution : Février 2020 

Mon appréciation littéraire 

Aujourd’hui, j’ai fait la rencontre de deux êtres attachants.

Malik et Marius m’ont touché droit au cœur avec ce récit rempli d’humanisme, de douceur et de hardiesse.

Ayant fait plusieurs maisons d’accueil, Malik est revenu depuis peu au bercail, près de sa mère qui, pour subvenir à leur besoin, occupe deux emplois et a une bataille à livrer, celle de se tenir loin de la bouteille, elle qui était sa meilleure alliée jusqu’à tout récemment.

L’adolescent voudrait croire en la réhabilitation de celle qui lui sert de figure parentale, mais le doute n’est jamais bien loin puisque plus souvent qu’autrement par le passé, il a fait face à la déception suite à ses rechutes et ses promesses manquées.

Un geste irréfléchi et intrépide de sa part, celui d’avoir tenté de commettre un vol, aura pour lui des conséquences marquantes. On lui assignera des travaux communautaires à effectuer qui le mènera à la rencontre de Marius, vieux grincheux, veuf et reclus des autres habitants du foyer où il réside.

Est-ce que Malik arrivera à établir une quelconque relation avec le septuagénaire, là où tout le monde a échoué. La directrice de la résidence lui donne le défi de réussir en deux semaines à le faire sinon elle lui promet qu’il pourra être assigné à s’occuper d’un autre résident.

L’orgueil, et le bon vouloir des deux parties feront en sorte qu’une relation se développera lentement entre ces deux êtres diamétralement opposés, mais en même temps semblables dans certaines sphères de leurs vies pas si différentes l’une de l’autre après tout.

Le jeune aime le rap, l’autre le classique, mais peu importe c’est de la musique. Le jeune a peu d’amis, seul Sam, Fred et Jade en forme son cercle, quant à l’aîné il n’en a pas et ses enfants se tiennent loin de lui aussi.

Malik n’a connu que pauvreté, Marius semble avoir une fortune à n’en savoir que faire.

Parfois, il faut prendre le temps de regarder autour de soi pour découvrir que la vie peut être surprenante, et c’est ce que malgré eux, ils découvriront à travers cette relation particulière qui leur a été imposée, mais qui sera pour les deux, une belle leçon de vie.

Je vous présente sans hésitation un récit qui fera partie de mes coups de cœur 2020. Une histoire qui touchera toutes les générations, peu importe l’âge du lecteur qui le tiendra entre ses mains. Chacun pourra se reconnaître à un moment ou un autre, car le réalisme de cette fiction est indéniablement frappant.

Vous allez parfois rire, peut-être même pleurer, mais au final vous serez marqué par cette histoire touchante et très bien rendue.

Je vous laisse sur un passage qui démontre l’écriture colorée et je dirais même savoureuse de l’auteure : « Ces samedis où je revenais à la maison après des mois dans une famille qui m’était étrangère. Ces samedis où seule l’odeur comptait, plus rien d’autre n’existait à mes yeux. Ça sentait les crêpes ! Cette odeur réconfortante. »

Bonne lecture !

Lucie ?