Cet appel de projet pour des ateliers d’écriture à la Maison d’Haïti m’a tout de suite accrochée. Avant tout parce que ma fille adoptive est elle-même d’origine haïtienne. Et ça, ce n’est pas rien…
Parce que, souvent, quand je plonge dans son regard de braise, je me surprends à chercher les traces qu’y a laissées cette île lointaine, avec ses habitants au pas dansant, avec ses joies et ses douleurs. Parce que, toujours, j’y trouve l’empreinte du soleil, de la chaleur, de la mer, et aussi la musique de la langue créole.

Oui, ce projet m’a tout de suite tentée. Parce que, depuis peu, quelque chose s’est installé dans un recoin de mon esprit. Ce n’est pas encore une idée. Ça ressemble plutôt à une envie. Ou à un besoin. En tout cas, ça veut vivre.

J’attends patiemment que cet embryon de roman commence à bouger. J’ai bien l’impression que cette histoire aura les traits souriants de ma Nakicha, et l’énergie débordante de tous les enfants que je rencontre ici…

Mon coup de cœur pour les ateliers en Maison d’Haïti découle aussi d’une autre expérience, qui a été un tournant dans ma vie : la réalisation d’un recueil de nouvelles avec des enfants lourdement handicapés de l’école Victor-Doré, dans le cadre du programme Artiste à l’école, il y a deux ans. Un projet qui s’est étalé sur plusieurs semaines, et qui a donné naissance à un livre touchant et teinté de merveilleux : Histoires d’enfants qui jouaient dans la mer.

Dans cette histoire, j’étais un corbeau, vieux et bougon qui, en arrivant en Mer Imaginaire, était ensorcelé par ce monde fabuleux où les enfants vivaient et racontaient des histoires merveilleuses.

J’en garde encore l’odeur du sel dans mes plumes…

Marthe